 | ||
| Mon père, en Allemagne, vers 1948 |
Il y a quelques semaines, j'avais accompagné mon père dans la maison de mes grands-parents.
Après nous être occupés de mettre des objets aux encombrants, nous avions entrouvert une persienne pour laisser passer quelques rayons de soleil et nous nous étions installés dans le salon de cette maison qui se vide. Lui devant le bureau de mon grand-père, moi assise par terre sur le parquet, nous avions feuilleté les albums-photos.
Quelques photos appartenant à mes arrières-grands-parents durant les quelques années passées en Indochine et celles prises après leur retour en France, dans cette maison. Et puis toutes les photos de ma grand-mère et celles prises par mon grand-père, témoignages de leur vie. Photos prises en Allemagne où ils s'étaient rencontrés alors qu'ils avaient été déportés en camp de travail, photos de leur début de vie amoureuse et celles de leur vie de famille commencée ici en 1945 puis poursuivie quelques années en Allemagne avant leur retour définitif dans la maison familiale. Toutes très belles, touchantes et sûrement aussi soigneusement mises en scène par un homme passionné mais perfectionniste.
Je connaissais certaines de ces photos. J'en découvrais d'autres. Et mon père, peu loquace habituellement et m'étant souvent apparu comme quelqu'un de bourru, prenait visiblement autant de plaisir que moi à les regarder, me racontant volontiers quelques anecdotes. Je le sentais réellement touché et entre ce père, tantôt admiré tantôt haï, et moi, et avec lequel j'avais il n'y a pas si longtemps réglé mes comptes, je sentais définitivement la paix.
 |
| Jouer aux gendarmes et aux voleurs en forêt lors de la visite des grands-parents en Allemagne, vers 1948 |
 |
| En cuisine, vers 1949 |
 |
| Le dîner - Mon père et ses parents entre 1949 et 1950 |
 |
| Le pique-nique - Mon père, ma tante, mon oncle et ma grand-mère entre 1952 et 1953 |
Trucages et ombres chinoises
 |
| Les jumelles |
 |
| Le fantôme |
 |
| L'écrivain |
 |
| Les petits soldats |
Comme ces photos sont émouvantes....
RépondreSupprimermémoire d'un autre temps et de liens qui perdurent malgré les années...comme un fil tendu entre les générations.
Les 4 dernières photos sont extraordinaires:quelle magie et quelle poésie!
J'aime les ombres chinoises et les "effets à la Cocteau"!
Merci Sophie de nous faire entrer dans ton roman familiale par ces petites portes que sont les photos de ta famille.
Je t'embrasse
Absolument surperbe ... C'est très bien que ton père t'ait raconté des anecdotes, sinon, la transmission passe aux oubliettes, et c'est bien dommage ...
RépondreSupprimerUn beau texte et de l'émotion pudique passent dans tes lignes. mes grands parents ont également été déportés en camp de travail durant la 2nde guerre mondiale, en Silésie durant 3 ans avec leurs 3 premiers enfants. Moments qui marquent une vie et laissent une empreinte dans la descendance. les photos sont magnifiques, merci de ce beau moment de partage.
RépondreSupprimerOui, comme tu le dis, ce sont des moments qui marquent une vie... Ma grand-mère en parle souvent.
SupprimerMerci pour ces photos superbent et joliement contées. Ce blog est mon préféré; tout est beau et doux à voir et à lire !
RépondreSupprimer